A tous ceux que j’ai côtoyés à l’aube de l’indépendance,
je dédie cette photo prise à l’école el Fath (ex-école du centre), que ceux dont j`ai
perdu la trace et s’y reconnaissent l’acceptent en souvenir d’un ancien de
Oued-Zem la martyre qu’on continue à martyriser !!
Oued-Zem où je me sens étranger chaque fois que la nostalgie
m`y ramène. Oued-Zem où j’ai vécu avait d’autres
repères: le lac qui s’appelait le Square du Capitaine Bouchon était bordé de saules pleureurs du côté Sidi El Hadri et le muret
le séparant du cimetière musulman bordé d’une allée de rosiers (beldi et
roumi) et se terminant par une pergola pour les kermesses était un coin de
paradis ! J’ai toujours en mémoire le cercle, le contrôleur civil et sa jeep
américaine, la gendarmerie avec son hélicoptère et son fourgon noirs. Le camp militaire
(Roy et Roger) qui faisait peur avec ses miradors, ses barbelés et son immense dépôt
d´armes du côté Dhar Mahrouk.
Oued-Zem avec ses figures
et ses noms emblématiques : Ain El Hajbat, Ain Aïcha, Dribet El
Halfa, Dar Draouch, Talea Belhaïss,
Sidi Abdelaziz, El Haria, Feuillard, les Ben Biga, Bouchaîb El Kihel, Ghraïri
le gardien de but du RCOZ, les moulins Linda, Zamut le grand céréaliste (قمحك يا زاميط حرقوه المزاليط), l’aviation d’El Hamri,
Lablane où des martyrs morts sous la torture de l’occupant sont enterrés dans des
tombes anonymes, l’ancienne école juive jouxtant l’actuel Hôtel Ouardigha était
après les événements 1955 un sinistre lieu de torture.
Oued-Zem où se vendait le litre de lait frais de
chèvres à 40 centimes ! Le kilo de viande à 3dh. L’ancienne place souk très
animée le lundi d’une foule bariolée. Sur la place du souk actuel y avait encore
des noualas et des ateliers de poterie. Juste à côté des vergers Valentin et Maurand
on entendait M. Goguillot nous appeler à regagner nos classes ! Qui se rappelle
de Mlle Mazella qui surnommait sa trique la tétine pour nous rafraichir la mémoire
aux coups lacérant ? Madame Carrère à la 4 chevaux, M. Torres au burnous noir,
M. Longchamp, M. Loustaud le directeur qui encourageait les petits marocains aux
cheveux propres d’un cahier, d’un buvard ou d’une plume ? !!
Au passage un vibrant salut à mon professeur SI SALAH BEN
BIGA au collège IBNOU EL KHATTAB, aux amis Jelouane, Fadali, Harrach, Mekkaoui,
Ben Mekki (Zine).
K. Mhamed